Un mur. Un mur. Un mur. Un mur. Un mur là-haut aussi. Un plafond. Alors c’est un sol en dessous. sûrement. Un cube. il est dans un cube. Un peu allongé le cube. Pas un cube alors. un parallélépipède. rectangle. Il faudrait mesurer. pour être précis. Pour savoir. pour savoir si on est dans un cube ou un parallélépipède rectangle. C’est important. Il doit y avoir moyen. de savoir.
Il est allongé. sur le dos. Il est allongé. sur le dos les yeux à peine ouverts. Et il observe. En essayant de bouger le moins (...)
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textagrammes
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Un mur
26 avril 2020, par matthieu guérin -
morillons
3 octobre 2014, par matthieu guérinC’est juste au coin. Il regarde son smartphone et le constate à nouveau. C’est juste au coin. Il a regardé le trajet avant de partir du bureau. Sur son ordinateur. Il est descendu du tram à Georges Brassens comme il avait prévu et il a pris la rue de Dantzig. Quelques centaines de mètres à faire et c’est juste au coin. à droite. Il marche d’un bon pas. Il n’est pas en retard, il est juste à l’heure. Mais il n’a pas envie de flâner. En fait, il se sent un peu tendu. Il a parfaitement mémorisé le trajet. (...)
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Je la regarde
18 juin 2014, par matthieu guérinJe vis avec une fille. Je sais tout d’elle. Elle rien de moi. Je vis pour une fille. Je l’attend toute la journée puis je la regarde.
Peut-être qu’elle ne le sait pas. que je sais tout d’elle. Ses gestes ses mouvements ses vêtements ses sous-vêtements ce qu’elle mange ce qu’elle regarde à la télévision... Elle m’a vu pourtant. une fois. Je dois dire que ça m’a un peu chagriné. Je ne pensais pas qu’elle avait conscience de moi. Maintenant je vis avec une question. Se souvient-elle de moi ? vit-elle avec mon (...) -
face sans immeuble
28 avril 2014, par matthieu guérinLes deux pieds à plat sur le sol. bien ancrés. Les bras le long du corps. tête baissée j’écoute. La nuit. J’essaie d’entendre. d’écouter tous les bruits. sons que je perçois. Oublier mon corps. Ne faire qu’un. avec le monde qui m’entoure. Ce n’est pas si souvent que j’ai le temps de faire ça. l’envie. La possibilité. capacité. La nuit est tombée depuis un moment et le noir est profond. rien qui ne perturbe l’œil et par conséquence l’oreille. Elle est toute à l’écoute de la nature sans l’homme. je crois. (...)
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face immeuble
17 avril 2014, par matthieu guérinJe les regarde. Vivre. J’ai face à moi un empilement de boites à chaussure en carton détournées de leur fonction première. contenir des chaussures. sans vie. Là, elle ont été empilées. Ça c’est normal. Mais dans chacune d’elle on a percé une petite fenêtre refermée avec du plastique transparent mis une petite ampoule de lampe de poche allumée quelques feuilles de salades et des blattes. Oui. Chacune dans sa boîte. Et je les regarde. Kafkaïen... Elles vivent chacune dans leur boite comme si c’était un monde (...)
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vitreux
4 mars 2014, par matthieu guérinL’œil vague le front collé contre la vitre de l’autre côté
Une goutte affolée dévale entre ses semblables se jetant
De l’une à l’autre elle s’arrête un instant l’absorbe grossit
Et repart en laissant une traîné éphémère sur la vitre semblant
Se vider de sa substance s’épuisant dans un vain combat mené
Contre la multitude qui dégouline du ciel vers lequel
Son regard est pointé perdu s’allongeant dans les formes
Cotonneuses et changeantes qui mâchent bien pire (...) -
#dk131313
14 décembre 2013, par matthieu guérinassis à sa table de travail l’oeil fixe le stylo dans la main la feuille blanche lignée verticalement et horizontalement reste désespérément blanche, et se reflète éblouisssant l’oeil fixe jusqu’à le faire pleurer, ondulante sous les paumes moites posées en miroir, l’une tremblante et crispée sur le stylo l’autre masquant la débâcle noyant la moindre pensée, la raison a les poumons remplis d’eau troublée que les spasmes ne peuvent refouler. Les tympans douloureux sous la pression du silence inventent des (...)
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Il est sorti
1er décembre 2013, par matthieu guérinIl est sorti. Ensuite il a marché. Sur le trottoir, d’abord. Il a tourné au coin de la rue. Ensuite il a marché. il a marché. Il ne sait pas combien de temps sur quelle distance. Il a encore tourné. De l’autre côté cette fois. Ensuite il a marché. Il a croisé une femme. Ses talons résonnaient sur l’asphalte. 90 bpm. Elle tenait un parapluie. Ouvert. au dessus d’elle. Il pleuvait. Il ne s’en était pas aperçu. Elle n’a pas pu se retenir. En le voyant, imperceptiblement elle a pressé le pas. 120 bpm. Il (...)
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TROP
17 novembre 2013, par matthieu guérinTu es assis
recroquevillé
sur cette marche d’escalier
Tu es assis au milieu
de cet escalier sans lieu
Tu es sous terre
il fait moins froid
Tu es assis dans
ce lieu qui n’est pas
C’est
un passage
Tu crois tu espères
l’escalier flotte
droit
couloirs carrelés blancs sol noir
Tu es
sous terre
c’est tout
ce que tu sais
Tu es assis au milieu
face à eux invisible
Ils défilent
Invisible
Ils s’écartent
Homme, bulle
Ils ont honte
Toi aussi
Pas de croisement de regards
Pas de regards
Ils baissent les yeux
Toi (...)